Lavoirs
Je n'ai malheureusement pas de photos de lavoirs sous la main mais j'ai les écrits de la grand mère de mon homme qui sont sur le blog qui lui est dédié ICI
Je la laisse vous raconter les lavoirs:
Sur la route de Barzin, sur le bord du ruisseau
Quatres pierres plates: une mare
C'est le petit perthuis chaud.
Au milieu de la rue de l'Enfer, aujourd'hui rue de l'Espoir
On a fermé un puit, pourtant il était beau.
Son tourniquet de bois, sa chaîne et son vieux seau.
L'eau courante installée, au puit on dit : "Au revoir"
Entre Monchoix et le Querret, une source a jailli
Elle coule à travers champs, on l'appelle "Le Paradis"
On l'arrête au lavoir: celui du "POnt aux pages"
Elle s'écoule sous la route mais ne va pas très loin.
Elle devient abreuvoir, lavoir: c'est le Pont Bérin
Dans la priée du Plessis une fontaine en pierres
L'eau est à fleur de terre, elle remplit le "dohé" (lavoir)
C'est là que chaque été ma mère venait laver.
Partant dès le matin la brouette chargée
Le déjeuner sur l'herbe, le linge sèche au soleil.
Le Progrès est venu: adieu à nos lavoirs, à nos puits, à nos fontaines.
Même si on n'y va plus
Ils sont dans nos mémoires, des trésors d'autrefois
Que l'on oubliera pas.
Bien avant d'avoir la machine à laver, chaque village avait son lavoir.
Nous, dans le bourg, c'était le Pont Bérin, le Pont aux pages, les Petits Prés, le P-Chaw (pertuis chaud), les Eaux Aigasse, la Prée du Plessis. Le château du Quenet avait son lavoir personnel
couvert, le château de Monchoix avait le Paradis où par les années de grande sécheresse, il y avait tolérance pour tous. Ces deux derniers, éloignés d'un kilomètre pour le premier et de deux
kilomètres pour l(autre était surtout fréquentés par leurs propriétaires et nous y allions que lorsque les étés torrides avaient tari tous les autres. J'allais oublier le Paradis source du Pont
Bérin et du Pont au Pages.
Lorsqu'il fallait aller dans la Prée du Plessis, Maman partait dès le matin avec sa houette pleine de bassines, de seaux, de la boite à laver, des brosses, bat-draps, savon, bleu dans son nouet.
Elle emportait son repas, elle étendait le linge sur le pré au fur et à mesure qu'il était propre. Il y faisait très chaud et dans l'abreuvoir pour animaux jouxtant le lavoir, ma soeur et moi
prenions de la vase que nous modelions et laissions sécher sur le toit de la petite fontaine alimentant lavoir et abreuvoir. Chaque semaine d'été c'était une vraie aventure.
Ce n'est qu'avec l'arrivée d'abord de l'eau courante puis de la machine à laver que j'ai compris quelle galère pour ma mère et surtout pour ma grand mère qui du lundi au vendredi lavait le linge
de ses pratiques (clients)
Lundi 7 Février 2000 17h
D'abord on savonnait chaque pièce à laver puis sur un trépied posé le long du mur du fournil, on posait la lessiveuse. On rangait le linge savonné autour du champignon (tuyau central qui faisait retomber l'eau bouillante sur le linge), on allumait le feu de bois en prenant des quetiers (brindilles) dans le fagotier du boulanger.
Après une heure de mijotage on ressortait le linge à l'aide d'un bâton (toujours le même, blanchi par l'eau chaude) et pièce après pièce on le rinçait en se servant du batdrap, le tournant et le retournant au moins deux fois. puis posé dans les mannes en osier on le faisait sécher soit sur des fils tendus dans les jardins, soit sur les fossés environnants.
Voilà on va dire que je ne me suis pas foulée cette semaine mais je n'ai rien trouver de plus représentatif.